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RELATION ENSEIGNANT/ENSEIGNANT SPÉCIALISÉ

Conversations sur la liste de diffusion aideélèves

14.03.00

" La prise en charge d'élèves à l'intérieur de leur classe d'origine par le maître E, qui semble une bonne formule-sans doute la meilleure-parce qu'elle permet le maintien de l'élève dans la classe et un travail non décalé par rapport à celui des camarades, n'est guère pratiquée. Cette situation ne doit pas être imputée au seul enseignant spécialisé ; il est probable que de nombreux maîtres n'apprécient guère l'intrusion d'une personne extérieure dans leur classe. Cette stratégie est pourtant à encourager .

Jean Ferrier in " Améliorer l'efficacité de d'école primaire "... Thierry

14.03.00

OK mais alors quel lieu de parole pour l'élève en difficulté ? De plus quelle sera la spécificité de la prise en charge si elle se borne à une aide directe ? Ne risque t'on pas de donner des réponses de type soutien scolaire ?

Je suis instit spé maître E et c'est vrai que mes collègues ne se bousculent pas pour m'inviter à aller observer dans leur classe. Je crois que l'aide directe au sein de la classe est une bonne chose dans la mesure où pour certaines prises en charge (celles des élèves qui ont envie avant tout qu'on s'occupe d'eux et qui sont prêts pour cela à ne pas réussir) le transfert ne pourra jamais se réaliser. Pour les autres peut-être pourrait-on concevoir une prise en charge à l'intérieur de la classe avant de terminer le soutien, qui porterait sur la reformulation, les encouragements, ou autres ... !

Le débat est ouvert ...Paul

16.03.00

je suis maître E également, et non seulement les collègues ne se bousculent pas pour m'inviter à vennir observer ou travailler avec eux dans leur classe, mais en plus la plupart d'entre eux me disent clairement que ça les gène !
Un autre problème que je rencontre plus que fréquemment (peut-être lié au précédent) : combien de fois le ou les élèves que je prends (donc hors de la classe) échappe (nt) à une leçon qui introduisait une notion nouvelle (alors qu'il était bien entendu par contrat qu'il n'en serait rien !) Ainsi ce pauvre élève en difficulté est malgré lui happé dans une spirale infernale où quand un obstacle est levé, il se trouve immédiatemment remplacé par un nouvel obstacle !
Bien sûr, ne voulant pas cautionner ça, je passe, par mes coups de gueule, pour un empêcheur de tourner rond ! (ou pour un dégraisseur de mammouth bis, on me l'a déjà dit)... Arsom
 

16.03.00

C'est le même problème pour tous les maîtres E il me semble.(G aussi et même les psy)
Nous ne sommes pas vraiment reconnus, nous sommes perçus comme planqués, en même temps le maître se sent jugé quand on vient dans sa classe, et jugé aussi quand on prend un de ses élèves. (ils n'ont pas tout à fait tort car j'entends beaucoup de choses sur les écoles et sur les instits sortant de la bouche de certains membres du réseau... )
Je comprend que le maître ait du mal à gérer les temps où les enfants sortent de sa classe et les séances incluant de nouveaux apprentissages.
Ce que je n'aime pas c'est quand il me dit ce que je devrais faire... là, ça ne passe pas. ou alors réunissons nous comme c'est prévu lors de conseils de cycles et élaborons des projets d'aide en commun. Quand on me dit : tiens, j'avais prévu cette fiche pour untel, tu peux la lui faire faire ? ça m'énerve. Je ne le fais pas bien sur, mais là on mesure combien nos pratiques sont divergentes (je ne ferai que parler du : "et pourquoi tu ne les gardes que jusqu'à 11h30, ils arrivent et je n'ai rien à leur faire faire jusqu'à midi", ou bien, "et tu as le temps de travailler avec les CE2 en une demi heure ?"
ET OUI, j'y arrive ! et 2 fois une demi heure par semaine ça fait 1 heure.
Conclusion : il y a des choses que je comprends et d'autres que je n'accepte pas.... Gisèle

16.03.00

Nous allons en classe, E et G, mais d'une autre façon.
Lorsque nous sommes en classe, les élèves sont en situation d'autonomie de la manière suivante:
- de 4 à 8 fiches de travail leurs sont proposées en libre service
- ils travaillent en autonomie complète sur ces fiches: pas de consigne orale
- si ils ont besoin d'aide, ils lèvent la main pour qu'un maître viennent les aider ( E, G, maître de la classe)
Nous leur disons en début de séance de faire au mieux, de finir toute fiche commencée et de profiter de tous ces maîtres présents dans leur classe.
 
Pendant ce temps nous observons ( E, G, maître de la classe) les élèves:
entrent-ils seuls dans l'activité ?
appellent-ils un maître pour leur venir en aide lorsqu'ils sont en difficulté ?
- de quel ordre sont leurs difficultés ?
- quel est leur degré de réussite à ces activités ?
La séquence suivante, les élèves sont répartis par la maîtresse, en plusieurs groupes. Il s'agit alors, pour chaque maître ( spécialisé ou non ), d'amener les élèves à expliciter les travaux réalisés lors de la première séance, en favorisant les interactions verbales entre eux.
 
L'important pour nous tous, c'est de pouvoir croiser nos regards sur des élèves vus en même temps...Ca ne marche pas si mal...
 
Nous n'avons rien inventé, nous avons transposé et adapté le travail de collègues plus au sud
 
Ca ne va pas tout seul, c'est sûr...(mais continuons le début ! oui, merci à la colistière pour cette citation ces jours derniers )
 
Claude

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